Gravure Christian Hocquet

Christian Hocquet s'adon­nera à la gravure en 1960, pour nous livrer ainsi quelques estampes admirables. La chance reste de notre côté car Hocquet a tracé quelques splendides pointes sèches ou eaux-fortes qui devraient être retenues dans l'histoire belge de la gravure. Hocquet est répu­té comme peintre, dessina­teur et graveur. Il a gravé quelques 600 gravures. Le tirage de chaque planche est très limité, 3 à 10 épreuves, tout au plus, par plaque. Et lorsqu'on se dit que l'intensité d'encrage varie de l'une à l'autre, on se rend compte que chaque épreuve d'une même planche est une pièce quasi unique. Il a opté pour la gravure réaliste, un peu à la manière XIXe siècle. Mais il y a apporté une écri­ture instinctive et équilibrée qui n'est pas cou­rante et qui est posée avec vigueur et sans bavure. On sent que le trait avance sans hésitation, la main est ferme et creuse profondément. Les effets de noir ainsi rendus à la première morsure ont une saveur et un relief étonnant, Hocquet ne se laisse pas séduire par la pointe sèche ébarbée ne voulant pas tomber dans le piège de la grâce facile. Il ne fait pas de doute que Hocquet sait manipu­ler les diverses techniques de la gravure (pointe sèche, hélio-gravure, aquatinte, manière noire, gravure au sucre). Il aime à les découvrir, les inventer (papier carbone) et à les faire naître sur la plaque, à s'en servir à sa guise en les mélangeant ou les juxtaposant devant le concours heureux des «inattendus» que le hasard du bain d'acide ou la morsure révèlera (jusqu'à 4 morsures différentes sur une même plaque). Nous sommes alors en plein dans le domaine mystérieux et enchanteur de «l'eau-forte».

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